מָעוֹז צוּר יְשׁוּעָתִי, לְךָ נָאֶה לְשַׁבֵּחַ
תִּכּוֹן בֵּית תְּפִלָּתִי, וְשָׁם תּוֹדָה נְזַבֵּחַ
לְעֵת תָּכִין מַטְבֵּחַ, מִצָּר הַמְּנַבֵּחַ
אָז אֶגְמֹר, בְּשִׁיר מִזְמוֹר, חֲנֻכַּת הַמִּזְבֵּחַ
Forteresse, rocher de mon salut, il est bon de te louer.
Restaure la Maison de ma prière et là, nous sacrifierons le sacrifice d’action de grâce.
À l’époque où Tu prépares l’écrasement du persécuteur en ses gémissements
Alors j’achèverai par un chant vigoureux de louange, l’inauguration de l’autel.
On a coutume de chanter cette chanson juste après l’allumage des bougies de ’Hanouka.
Les premiers mots de ce chant trouvent leur source dans le Tanakh, dans le livre du prophète Isaïe. Dieu y est désigné par l’expression « rocher de ta protection (tsour ma‘ouzèkh) » (Isaïe 17, 10).
L’air de Maoz Tsour est issu du folklore germanique du XVIe siècle.
On sait peu de choses sur l’auteur de ce poème, Morde’haï, qui vécut en Allemagne au XIIIe ou au XIVe siècle. En guise de signature, il a écrit son nom en acrostiche : chaque strophe commence par une lettre de son nom (מרדכי). Regarde, ainsi, par exemple : מָעוֹז צוּר commence par la lettre mèm : מ.
La première strophe du poème, écrite au présent, est dédiée à l’espoir que très bientôt, le Temple sera reconstruit.
Les autres strophes du poème décrivent chacune un épisode d’exil ou de persécution, en concluant toujours sur une note optimiste et décrivant comment le peuple juif a finalement été sauvé.
La seconde strophe parle de la sortie d’Égypte, que Dieu a réalisée « par Sa main étendue » après un esclavage douloureux (« Ils ont rendu ma vie amère »).
La troisième strophe est consacrée à l’exil de Babel, qui a pris fin « au terme de 70 ans ».
La quatrième strophe est liée à Pourim et au plan de Haman, confronté à Mordé’haï, de la tribu de Binyamin, Haman dont « les fils ont été pendus à un arbre ».
Il faut attendre la cinquième strophe pour que le sujet de la fête de ‘Hanouka soit abordé : « Des Grecs (yévanim en hébreu) se sont assemblés contre moi, au temps des Hasmonéens, ils ont pénétré les murailles de mes tours et souillé toutes les huiles ». Ensuite est souligné le miracle de la fiole d’huile et les huit jours de fête qu’il a suscités.