Yom Haatsmaout se fête le 5 iyar. C’est la fête nationale de l’État d’Israël. Cette date célèbre le jour de son indépendance.
Mais le chemin vers un État juif indépendant fut très long et semé d’embuches.
Tout commence en 1881 en Russie, quand un antisémitisme violent fait des centaines de victimes dans tous les villages juifs. Ce sont les pogroms. Un petit groupe d’intellectuels lance alors l’idée sioniste : celle d’un retour des Juifs sur la terre d’Israël.
Les premières implantations juives y sont fondées. D'ailleurs, dans toutes les villes d’Israël, des rues portent les noms de ces Pères fondateurs.
Un peu plus tard, à Paris, en 1894, a lieu l’Affaire Dreyfus : Alfred Dreyfus est capitaine dans l’armée française. D’origine juive, il est accusé à tort de trahison. Alors que des manifestations antisémites font rage dans les rues de la capitale, un journaliste autrichien, nommé Theodor Herzl, est chargé d’écrire sur le procès. Le capitaine est condamné à une peine à perpétuité. Cette affaire bouleverse Theodor Herzl et l’amène à une conclusion : le peuple juif a besoin d’un État pour vivre en sécurité.
Malgré les obstacles, Theodor Herzl est convaincu par son projet et décide de faire appel à tous ceux qui désirent soutenir son idée.
C’est la naissance du sionisme politique, un mouvement qui vise à la création d’un État juif indépendant en Palestine, alors colonie britannique.
De nombreuses personnalités s’associent à son projet, comme le Baron Edmond de Rothschild, un riche et puissant financier, qui achète un très grand nombre de terres en Palestine pour que les Juifs fuyant les persécutions d’Europe, puissent s’y installer. Plus tard, le politicien David Ben Gourion contribue également au projet sioniste.
Les années passent et le projet sioniste s’accélère avec la fin de la Seconde Guerre mondiale et la découverte des 6 millions de victimes des nazis.
Avec l’arrivée massive de Juifs en Palestine, la question d’un territoire officiellement juif se fait de plus en plus pressante. Ainsi, en 1947, les toutes nouvelles Nations Unies votent la création d’un État juif en Palestine, à côté d’un État arabe.
C’est David Ben Gourion qui déclare l’indépendance d’Israël le 14 mai 1948 et devient ainsi le premier Premier ministre de l’État hébreu.
À 16h, il s’installe dans la galerie principale du Musée de Tel Aviv, ville qui symbolise le renouveau de la présence juive en Israël. Sous le portrait de Théodor Herzl, père fondateur du sionisme politique, il commence la lecture de la Déclaration d’indépendance de l’État, qui garantit qu’Israël est un État de droit, et qu’il cherchera à sauvegarder la paix dans la région. Puis il signe la Déclaration et invite les membres du gouvernement à faire de même. La cérémonie dure une demi-heure et se finit avant l’entrée de Chabbat.
Dehors, c’est la fête !
Comme tout État, Israël choisit ses symboles.
Tout d’abord, son drapeau : il est composé de l’étoile de David et de deux bandes bleues.
Puis, son hymne national : l’Hatikva, qui veut dire « l’espérance » en français. Les paroles ont été écrites par Naftali Herz Imber en 1878, et Samuel Cohen en a composé la musique en 1888.
Ainsi, le projet fou rêvé par Théodore Herzl en 1896 a mis 52 ans à devenir réalité !
Aujourd’hui, chaque 5 iyar, en Israël et dans les communautés juives du monde entier, on fête l’indépendance de ce petit État.
Un office particulier est célébré à la synagogue : on y lit le Hallel et les chapitres 10 et 12 d’Isaïe. Ces textes évoquent l’époque messianique, car de nombreux Juifs ont pensé que la naissance d’Israël en annonçait l’avènement.